Le 26 novembre dernier, l’hebdomadaire L’Express exposait subitement au grand jour les dysfonctionnements du centre du don des corps de la Faculté de médecine de l’Université Paris-Descartes. Locaux vétustes, dépouilles putréfiées rongées par les souris… Les terribles conditions de conservation de milliers de corps donnés à la médecine ont menées à la fermeture administrative du centre, puis à l’ouverture d’une enquête pour « atteinte à l’intégrité d’un cadavre » par le parquet de Paris, le 29 novembre.

Le silence convenu des années durant, l’embarras des nombreux médecins ou responsables institutionnels à expliquer cette indignité au cœur d’une prestigieuse université sont révélateurs d’un état d’esprit étrange et inquiétant, dont le corollaire est le manque significatif d’études consacrées aux aspects éthiques de la dissection.

Les intérêts supérieurs de la biomédecine justifieraient-ils l’occultation ou la dissimulation de pratiques incompatibles avec la déontologie médicale et les bonnes pratiques d’une recherche digne ? Alors que depuis début 2018 notre pays débat de la révision de la loi relative à la bioéthique, que la question de la fin de vie revient régulièrement sur la scène publique, comment expliquer ce manque de considération et cette indifférence au regard de conduites injustifiables et sordides ? (Auteur: Emmanuel Hirsch via The Conversation).

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