À lire, un article de C. Hazif-Thomas et d’A. Gentric intitulé «L’âgisme dans notre système de soin: il est temps de lever le silence éthique», sous presse dans la revue Éthique & Santé (juillet 2025), dont voici le résumé:
«L’âgisme s’insinue dans de nombreuses institutions et secteurs de la société, souvent de façon banalisée, y compris dans les secteurs de la santé et les services sociaux, sur le lieu de travail, dans les médias et dans le système juridique. Le critère d’âge peut servir au rationnement des soins de santé pour les plus vulnérables. Une relative «indésirabilité» des personnes vieillissantes peut être une porte ouverte à la maltraitance décomplexée et concourir à l’abaissement de la démocratie en santé. Il importe de lever le silence éthique sur une réalité source de moins bonne santé physique et mentale pour les personnes âgées, à leur plus grand isolement social et à une solitude accrue, à plus d’insécurité financière aussi, d’où des décès prématurés et la baisse de la qualité de vie. Dans ce contexte, il est problématique de continuer de regarder nombre de séjours dans cette tranche d’âge comme relevant de bed-blockers, des patients qui bloquent des lits au détriment des adultes et des plus jeunes et altèrent la productivité hospitalière. Une réorganisation des lieux de soins et des modes de prise en charge, des actions innovantes doivent accompagner un changement de représentations parmi les managers hospitaliers.»