À lire dans le Journal international de bioéthique et d’éthique des sciences (2025/1, vol. 36), un numéro spécial consacré au thème «Bioéthique et changement climatique» avec un article d’Alpha Ahmadou Diallo, Christian Byk, Fatoumata Biro Diallo, Laurent Ravez et Maimouna Baldé intitulé «Épidémies émergentes, changement climatique & éthique de santé publique en Afrique francophone: cas de la Guinée, de l’épidémie d’ebola à la pandémie de COVID-19». En voici le résumé:
«Le climat tropical de l’Afrique est favorable à la propagation de la plupart des précurseurs des maladies affectant la santé humaine, animale et environnementale. Cet état de fait a amené les Gouvernements à adopter l’approche « One Health » pour surveiller et juguler les épidémies. Toutefois, les travaux scientifiques en lien avec la survenue des épidémies émergentes et ré-émergentes et les conséquences qui en découlent, les hypothèses des experts en matière de prédiction des événements induits par le changement climatique tels que la sécheresse, les inondations et les pollutions ainsi que les discussions interdisciplinaires thématiques impliquant les décideurs, les agences humanitaires et les communautés sur les incidences écosystémiques à maints égards restent une préoccupation largement partagée. En conséquence, des priorités d’action s’imposent, concomitamment à l’évolution de la crise du climat en Afrique francophone dans des contextes, capacités d’action des pays et partenariats variés nécessitant plus d’équité et de données incluant les dimensions éthique de la santé publique. Aujourd’hui, les données disponibles sur les liens entre le changement climatique, les maladies transmissibles émergentes et la précarité sont encore limitées voire au stade exploratoire en Afrique dans un contexte international changeant perturbé par des épidémies et conflits souvent mal générés et où l’importance de la solidarité pour la santé et le bien-être et l’éthique quasi-faible. Cela incite davantage à des quêtes systémiques de connaissances sur les impacts du changement climatique associé aux épidémies sur les services et systèmes de santé, d’éducation, d’eau et d’assainissement et des stratégies de lutte contre la pauvreté dont la protection de l’environnement et des droits humains en particulier pour les groupes vulnérables et déshérités. À cet égard, pour infléchir les tendances relevées, nonobstant les investissements en deçà des attentes, il convient de renforcer les capacités de production, de partage et d’utilisation des données et connaissances pour la prise de décision ainsi que des programmes de santé publique. Cela implique de facto des capacités de surveillance et de contrôle des épidémies dans un environnement où les questions éthiques de la santé publique, des soins et de la recherche clinique et d’engagement communautaire sont prises en compte mais aussi de génération et de promotion de meilleurs modèles pratiques d’innovation fondés sur des preuves et d’interactions productives pour améliorer les résultats sanitaires durables. Tout cela sous le prisme de la culture de la bonne gouvernance du système de santé avec des politiques publiques plus efficaces et des pratiques professionnelles et éthiques conformes aux standards et principes édités» (Source: JIB).
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