Sociologue et démographe de formation, Livia Velpry mène des recherches sur la santé mentale depuis plus de dix ans. Dans le cadre de premiers travaux consacrés à « l’expérience sociale de la maladie mentale » elle a étudié la prise en charge des troubles mentaux graves en France, sous l’angle des relations entre patients et professionnels et de l’expérience de la maladie. Ses multiples collaborations avec des professionnels en psychiatrie l’ont amenée à s’intéresser à l’émergence des troubles psychotiques puis à la question de la violence en psychiatrie, abordée sous l’angle de la victimisation des personnes ayant des troubles psychiques et sous celui des situations difficiles dans les unités d’hospitalisation, ainsi qu’aux unités psychiatriques sécurisées. Elle co-anime depuis 2013 le programme de recherche pluridisciplinaire « Contrast », financé par l’ANR, qui traite des recompositions des régulations de la dimension contraignantes de soin en santé mentale.
La démocratisation des pratiques d’aide et de soin est au cœur des politiques sanitaires, sociales et médico-sociales depuis la fin du XXe siècle. Rechercher le consentement, éviter la contrainte en constituent les deux injonctions dominantes. En situation, les professionnels sont souvent confrontés à des conflits normatifs qui deviennent indécidables quand les personnes souffrent d’une altération de leurs capacités mentales.