Autour de la Médecine narrative – Le ciné-débat
« En même temps qu’un diagnostic et un traitement spécialisés, les personnes gravement malades ont besoin que ceux qui les soignent reconnaissent que quelque chose de précieux les a abandonnés et qu’un sentiment profond et indéfinissable de tristesse les habite. Ceux dont le rôle est de s’occuper des malades devraient, par nature semble-t-il, offrir le plus possible de réconfort, d’espoir, de tendresse et de force à ceux qui luttent et traversent la souffrance de la maladie et l’inconfort des traitements, et paient le prix de toutes ces pertes.
Dans Devotions upon Emergent Occasions, John Donne écrit : « Puisque la maladie est le plus grand des malheurs, le plus grand des malheurs de la maladie est la solitude » . Un médecin qui reconnaît le patient face à la maladie, qui respecte sa force malgré sa peur, qui l’accompagne d’une maladie qu’il connaît bien et qui rend hommage à la signification de sa souffrance, apporte non seulement une compréhension des maladies, mais montre aussi une direction vers la guérison ou vers la capacité de vivre authentiquement sans la santé. Un tel médecin apporte une présence pour combattre l’isolement et aussi une croyance stimulante en la capacité du patient à résister quoi qu’il puisse arriver. » .
Extrait de Médecine narrative, Rita Charon, Sipayat, pages 48-49
Le film : Wit (Bel esprit ou Mon combat) de Mike Nichols (2001)
Professeur universitaire, spécialiste de la littérature anglaise du XVIIème et qui a voué sa vie à la recherche, Vivian Bearing (Emma Thompson) se meurt d’un cancer des ovaires. Elle doit être hospitalisée au plus vite et soumise à une chimiothérapie…
C’est le moment de faire le bilan de son existence qu’elle a consacré au savoir et à la littérature plus qu’aux relations humaines qui, à l’approche de la mort, lui manquent cruellement.
A propos de Mike Nichols
Mort à 83 ans en 2014, Mike Nichols fut un réalisateur qualifié d’ « iconoclaste mais raffiné » . Fils d’un médecin juif qui fuit Berlin en 1938 pour s’installer à New York, il abandonna rapidement des études de médecine pour l’Actors Studio.
En 1966, bien que méconnu, on lui confia la réalisation de Qui a peur de Virginia Woolf ! Il confirma rapidement son talent avec Le Lauréat (1967).
Il continua une brillante carrière dans le cinéma mais aussi au théâtre. Pour la chaîne HBO il adaptera les pièces Wit (2001) et Angels in America (2003). Notons également l’adaptation de Closer, mais pour le cinéma en 2004.
Source et compléments : dans le journal canadien Le Devoir (édition du 21 novembre 2014).
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