En 2016, 59,2% des décès ont eu lieu dans des établissements de santé, indique l’Insee. Sauf que, même si elle fait partie du quotidien du personnel soignant, «à l’hôpital, comme ailleurs, la mort reste un tabou et son évocation met mal à l’aise», soulignait l’Inspection générale des Affaires sociales (Igas) dans un rapport de 2012 intitulé «L’Hôpital». Au point que «l’annonce faite au malade [de sa fin de vie prochaine] et l’accompagnement des proches ne sont pas systématiquement envisagés et les personnels n’ont pas toujours le savoir-faire ou la volonté nécessaires».
La preuve avec ce douloureux témoignage de Florence Braud, publié en septembre 2016 sur son blog, où l’oncologue de sa mère jargonne («J’ai eu les résultats de votre scintigraphie, c’est pas bon, vous avez des métastases osseuses localisées sur la hanche, ce qui explique vos douleurs»), évite de parler de fin de vie et, face au refus des séances de radiothérapie qu’il comptait prescrire, annonce comme pour se venger qu’il ne faudra pas compter sur lui pour les antidouleurs.
L’article 35 du code de déontologie médicale dispose pourtant qu’«un pronostic fatal ne doit être révélé qu’avec circonspection». C’est ce qui fait dire à Anisa en commentaire que «le cancer vole votre vie, certains médecins vous volent votre mort» (Auteur: Daphnée Leportois via Slate).