À lire, un article de philosophie de Julie Henry intitulé « Voir la personne derrière la pathologie : enjeux anthropologiques et psychologiques d’une recommandation de bonne pratique », paru dans le numéro 19/2018 de la revue Astérion (ENS Lyon), dont voici le résumé:

« Nous proposons dans cette contribution une lecture spinoziste de la recommandation de bonne pratique «Voir la personne derrière la pathologie». Il nous a semblé intéressant, en effet, de nous poser la question suivante : lorsqu’on recommande de prendre soin de la personne qu’est le patient derrière l’organe malade, qu’est-ce que cela implique, d’un point de vue anthropologique et psychologique, pour la personne qu’est le soignant ? Est-ce que cela ne risque pas d’être vécu comme une mise en danger personnelle, pour celui qui est au contact de situations dramatiques au quotidien de sa pratique professionnelle ? Ces questionnements nous invitent à suivre deux pistes réflexives. Premièrement, penser une nouvelle anthropologie éthique de la relation de soins, par-delà les grands principes désincarnés de la bioéthique. Deuxièmement, redonner une place au corps organique et affectif du soignant dans la relation de soins, ainsi qu’à ce que ce dernier sent de la situation au-delà ou aux côtés de l’imagerie et des analyses médicales. Ces pistes réflexives ont elles-mêmes donné lieu à des expérimentations pratiques : proposer aux soignants de faire l’expérience d’autres manières d’être affectés, et leur proposer de contribuer activement à une réflexion éthique participative sur leur pratique. Cela implique en retour de sortir de l’immédiateté des effets attendus, et d’inscrire l’éthique en santé dans une temporalité longue, dans un devenir sans cesse réalimenté. »

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