À écouter dans « Répliques » du 26 octobre 2019, présentée par Alain Finkielkraut sur France Culture, une émission spéciale bioéthique:
« En quoi le fait pour la médecine de ne plus seulement soigner la stérilité mais de satisfaire le désir de chaque femme qui souhaite avoir un enfant, est-il conforme à l’éthique ? Les deux philosophes Sylviane Agacinski et Frédéric Worms répondent.
Dans un rapport de juin 2017, le Comité Consultatif National d’Ethique s’était prononcé pour l’ouverture de la procréation médicalement assistée à toutes les femmes. Cet avis a été entendu. L’Assemblée Nationale vient de voter, en première lecture, une loi relative à la bioéthique dont le 1er article est ainsi libellé : l’assistance médicale à la procréation est destinée à répondre à un projet parental. Tout couple formé d’un homme et d’une femme ou de deux femmes ou toute femme non mariée ont accès à l’assistance médicalement assistée. Cet accès ne peut faire l’objet d’une différence de traitement notamment au regard du statut matrimonial ou de l’orientation sexuelle des demandeurs ».
Les dés semblent donc jetés mais je ne crois pas que la discussion soit close. Avec cette loi la médecine sort du cadre thérapeutique et la famille se métamorphose. Ce double changement de paradigme mérite qu’on s’y arrête. C’est ce que nous allons faire avec deux philosophes : Sylviane Agacinski et Frédéric Worms et je m’adresse d’abord à vous Frédéric Worms puisque vous êtes membre du Comité Consultatif National d’Ethique : en quoi le fait, pour la médecine, de ne plus soigner seulement la stérilité. »