Par Alice Piechowiak, étudiante en soins infirmiers à l’IFSI de Cannes.

C’est étrange, l’altérité, l’autre… qui est-il?

Ce voisin, cet ami, ce copain, celui qui nous irrite, celui qui nous émerveille, ce professeur, cet inconnu de passage, ce collègue, cet amoureux…

On dit que la vie est un long voyage dans laquelle les passagers montent et descendent du train sans arrêt, certains restant plus longtemps que d’autres.

                                          Chaque rencontre en elle-même est un voyage.

Cette alchimie, entre le « je », le « tu » et le « nous », que recèle-t-elle ?

Il y a cet Autre, celui qu’on perçoit à travers des étiquettes sociales, et puis il y a aussi cet autre, l’Etre humain, le brut, avec ses failles, ses expériences de vie, ses rêves, ses envies, ses couleurs, sa sensibilité, sa personnalité, toutes ses déclinaisons possibles au-delà des étiquettes.

Il peut nous faire grandir, nous accompagner, nous inspirer, nous regarder, nous protéger, nous faire rire ou encore nous irriter, nous rendre jaloux, nous détruire, nous toucher… des verbes à décliner à l’infini.

On peut y être confronté, faisant ressortir le meilleur comme le pire de nous-même. Reflet de notre âme, c’est à travers son regard que nous puisons notre existence et que nous NOUS construisons.

Certains regards, remplis d’amour, peuvent nous faire déplacer des montagnes quand d’autres peuvent nous déstabiliser et nous faire tout remettre en question du jour au lendemain.

                         Il nous rend si vulnérable, tellement humain au fond.

A ces jours si confus, à la fois loin et proches de l’autre, à la fois connectés au monde entier et à la fois déconnectés de ces contacts humains sans 4G, ce qui implique mille nuances, une grande vérité et sincérité de vivre le moment, de créer l’expérience et le souvenir au-delà des simples conversations téléphoniques et des vidéos Zoom. Le fossé creusé par la peur, les gestes barrières, les écrans et toutes ces restrictions…

L’autre me manque, le lien, la magie des moments sans filtre, sans écrans. La rencontre, sans peur ni masque, juste la curiosité et l’envie trépidante de m’ouvrir à un nouveau monde, une nouvelle connexion, un échange, le goût de la nouveauté et du familier.

               De découvrir l’autre dans tout son être, sans barrière.

Ces liens, qu’ils soient superficiels, profonds, qu’ils nous fassent sentir, exister, rire, pleurer, tourner de la tête, réfléchir, avancer, toutes ces nuances, ces couleurs, ces intensités qui construisent notre humanité.

Oser aller à la rencontre de l’autre, ses histoires, ses souvenirs, ses croyances, ses perceptions, ses ressentis. C’est tout un monde à notre portée, un lieu d’exploration infini, un univers.

Des barrières et idéologies à renverser, des regards à élargir, des cœurs à prendre.

Quel regard posons-nous sur l’autre ?

         « Le plus beau voyage, c’est celui qu’on fait l’un vers l’autre. »