« C’est depuis l’expérience de l’« usager » et des proches qui l‘accompagnent que nous allons questionner le système kafkaïen qu’est devenue la machine à soigner.
La novlangue aggrave la perte de sens induite par l’arbitraire des nouveaux découpages des différents temps de la maladie, de la spécialisation par organes et sous organes, des nouvelles technologies, de la numérisation des données de santé et des formalités administratives, des impasses territoriales où le système de santé est absent.
Comment peut-on se repérer dans le dédale des parcours de soins, avec des numéros de téléphone auxquels personne ne répond ou des plateformes numériques qui ne cessent de nous désorienter et nous transforment en objet virtuel ? Comment une personne nécessitant des soins pourrait-elle trouver ce dont elle a besoin sans rien comprendre de la complexité des logiques internes à chaque système ?
Les médecins ont perdu une grande part de leur autonomie, au profit de la gestion, des finances et du management. Même si la tendance change chez quelques jeunes médecins, il y a une part de fascination inconsciente pour la technique, la modernité, la rationalisation qui ne nous dédouane pas de nous interroger sur leurs effets pervers. L’usage de l’outil informatique prend plus de temps qu’il n’en libère. La rencontre et la clinique, qui faisaient de la médecine un art, ont tendance à s’effacer. Le recours massif à l’inintelligence artificielle accentue le sentiment de perte de contrôle de sa propre vie. »

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