La place de plus en plus grande de la technologie dans la pratique médicale inquiète. Comment éviter une prise en charge purement technique des malades? A l’occasion du colloque «Que vaut le corps humain? Médecine et valeurs du corps» (Collège des Bernardins, 2019), Véronique Lefebvre des Noëttes, psychiatre et co-directrice du département Éthique biomédicale du pôle de recherche du Collège des Bernardins éclaire cette question.

Je me traîne, je ne vaux plus rien… Atteint par le grand âge, la maladie « d’organe » ou les accidents de la vie, mon corps ne réponds plus, il est devenu mon meilleur ennemi et se rappelle à moi au moindre faux pas.

Ce corps aimé, adulé, bichonné depuis la tendre enfance, mon allié en bonne santé, était pourtant prêt à me porter de jour comme de nuit en faisant son métier de corps en silence – le silence des organes, disait le chirurgien et physiologiste français René Leriche. J’étais bien dans ce corps : mon esprit, mon âme, mes émotions et lui ne faisions qu’un. Mais voilà la maladie, l’âge venant, ce corps qui savait fonctionner implicitement, renâcle, réclame des soins, se dissocie de moi, m’impose son rythme. Subrepticement, il devient omniprésent, et je me dis que si j’avais un bon capital, je n’en ai plus qu’un vague usufruit. D’ailleurs, combien vaut un corps humain? (Auteure: Véronique Lefebvre des Noëttes via le Collège des Bernardins).

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