À lire, un article de E. Maakaron, B. Saliba-Serre, N. Cano, P. Le Coz et T. Merrot intitulé «Transidentité et dépsychiatrisation: enjeux éthiques. Enquête nationale auprès des psychiatres en formation», paru dans les Annales médico-psychologiques (janvier 2024), dont voici le résumé:
Les enjeux éthiques de la prise en charge des personnes transgenres, et par extension, l’évaluation de la transidentité parmi les internes de psychiatrie français ont été analysés. Une revue de la littérature, afin d’aborder l’historicité du sexe, à travers sa définition et ses variations, ainsi que la naissance de la conception du genre a été réalisée. Une réflexion est également menée autour des enjeux éthiques de la prise en charge des personnes trans’, à travers l’autonomie du choix, la bienfaisance et la non-malfaisance de l’accès à la transition hormonochirurgicale (THC), et les enjeux sociétaux entraînés par l’évolution de la considération du genre. Les internes de psychiatrie français ont été interrogés sur leur opinion concernant le respect de l’autonomie des personnes transgenres lors de l’évaluation et l’accompagnement psychiatrique. Cette réflexion s’est élargie à travers l’enquête à la non-malfaisance du diagnostic de dysphorie de genre et au principe de justice dans la prise en charge des personnes transgenres en France. Les réponses recueillies sont majoritairement en faveur d’une autonomie de la personne trans’, avec une mise en avant de sa capacité et sa liberté d’autodétermination. L’examen psychiatrique préalable à une THC reste perçu comme nécessaire afin d’éliminer les diagnostics différentiels et d’évaluer le consentement éclairé de la personne, bien qu’il renvoie un sentiment de pathologisation aux personnes concernées. Ce sentiment de pathologisation est en revanche perçu comme moindre si cette consultation est faite par un psychologue.