Inscriptions gratuites et obligatoires, dans la limites des places. L’événement est exclusivement ouvert au présentiel. Il fera l’objet d’une captation vidéo.
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Programme
9h-9h15 : Introduction
Philippe Amouyel, Professeur d’épidémiologie et de santé publique au Centre Hospitalier et Universitaire de Lille, directeur général de la Fondation Alzheimer,
directeur du programme de recherche Distalz
Fabrice Gzil
9h15-10h45 : la commercialisation de l’AduHelmTM
L’aducanumab, aussi connu sous le nom commercial d’AduHelmTM, est le premier anti-amyloïde à avoir obtenu une autorisation de mise sur le marché aux Etats-Unis. Cette décision réglementaire soulève de nombreuses interrogations car les essais cliniques de ce traitement ont été prématurément arrêtés et les données recueillies expriment des résultats opposés, dont l’interprétation confronte le milieu de la neurologie à plusieurs questions épistémiques et éthiques : comment fonder une décision rationnelle en pratique lorsque des résultats statistiques s’opposent ? Quels critères d’efficacité biologique et clinique retenir pour décider de l’efficacité d’un anti-amyloïde ? Comment les combiner ? De quelles prises concrètes disposent les neurologues pour avoir une lecture critique de la balance bénéfice-risque de l’aducanumab ? Comment sont gérés les échecs répétés d’une hypothèse de recherche de plus en plus fragilisée ? Est-il nécessaire d’assouplir les procédures d’autorisation de mise sur le marché sous prétexte qu’il convient d’agir vite ?
Modération : Amélie Petit
Frédéric Checler, Directeur de recherches à l’INSERM, directeur de l’équipe de recherche « Biologie Cellulaire et Moléculaire du Vieillissement Cérébral Normal et pathologique » de l’Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire (IPMC) à Sophia-Antipolis, laboratoire d’excellence Distalz
Florence Pasquier (sous réserve), Professeur de neurologie au Centre Hospitalier et Universitaire de Lille, directrice du Centre Mémoire de Ressources et de Recherche de Lille, laboratoire d’excellence Distalz
10h45-11h : PAUSE
11h-12h30 : Maladie d’Alzheimer et biomarqueurs
Différents types de biomarqueurs permettent désormais une détection des lésions de la maladie d’Alzheimer, non seulement du vivant du patient, mais même à un stade précoce, voire encore asymptomatique. Or si ces examens (ponction lombaire, imagerie IRM/TEP et même par simple prise de sang désormais) ont permis de mieux comprendre la complexité de la maladie d’Alzheimer, et sont devenus incontournables pour l’inclusion de patients dans des essais cliniques, ils sont aussi source de questionnement quant aux contours d’une maladie qui peut être diagnostiquée sans le moindre symptôme, aboutissant aussi à de vrais problèmes éthiques.
Modération : Vincent Israël-Jost
Timothy Daly, docteur en philosophie des sciences de Sorbonne Université, chercheur au sein du laboratoire Sciences, Normes, Démocratie, enseignant en philosophie
12h30-14h : PAUSE DÉJEUNER
14h-15h30 : L’entrée en maladie d’Alzheimer : réduire l’hétérogénéité des parcours ?
Les conditions de diagnostic de la maladie d’Alzheimer diffèrent suivant les milieux sociaux, les conditions d’existence, les histoires familiales et personnelles. Ces différences ne résident pas seulement dans le caractère plus ou moins précoce des diagnostics mais aussi dans les modalités de l’annonce et les rôles joués par les différentes sphères notamment médicale, familiale, amicale, professionnelle, sociétale. Face à cette hétérogénéité, on serait tenté de promouvoir une homogénéisation des parcours. En quoi cet objectif est-il souhaitable ? Qu’exige-t-il en termes de formation et de préparation des différentes parties prenantes du repérage des troubles ? En quoi le rôle du médecin généraliste pourrait-il être déterminant ?
Modération : Paul-Loup Weil-Dubuc
Pour des raisons à la fois institutionnelles, économiques et culturelles, certains savoirs biomédicaux demeurent (in)volontairement méconnus et ne sont pas pris en compte dans l’élaboration des programmes de recherche et dans la mise en place des politiques publiques de prévention et de prise en charge des maladies. Dans le champ de la maladie d’Alzheimer, quels sont les savoirs qui se trouvent marginalisés et pourquoi le sont-ils ? Comment sont sélectionnées et hiérarchisées les connaissances produites ? Quels sont les facteurs de risque, les marqueurs biologiques ou encore les pistes thérapeutiques qui se trouvent sous-reconnus ? Quels domaines de recherche restent sous-financés ? Dans quelle mesure le cloisonnement des disciplines favorise l’expression de certains points de vue au détriment d’autres ? Et peut-on faire l’hypothèse que certains savoirs sont ignorés parce que leur prise en compte nécessiterait un coût logistique et épistémique important, impliquant par exemple un réaménagement des parcours de soin, une réorganisation des plateformes de recherche clinique et un changement de paradigme ?