Conversation « Ethique et Espaces de Soins ». Récits de métamorphoses

Comment penser les espaces de soins afin de les rendre habitables et hospitaliers, pour tous ceux et celles qui les fréquentent, malades, familles, soignants, bénévoles ?…

Cette « conversation éthique » entremêlera trois voix – celles de Julie Beauté, de Carine Delanoë-Vieux et de Julien Salabelle – qui donneront à voir et à entendre des scènes, des anecdotes et des histoires, issues de leurs travaux de thèses. Rythmés en chapitres, ces récits de métamorphoses s’attacheront à l’épaisseur matérielle des choses et aux transformations des lieux comme des personnes. Ainsi seront esquissées de nouvelles manières de raconter, d’éprouver, d’accueillir, de cheminer et de faire avec, afin de changer nos regards sur les espaces de soin, ces espaces de relations.

Julie Beauté est doctorante en philosophie contemporaine, au sein des Archives Husserl (ENS Ulm, PSL) et Attachée Temporaire d’Enseignement et de Recherche (ATER) au sein de l’équipe « Corps, Normes, Santé » de l’UMR 7268 ADES (Aix-Marseille Université). Ses recherches mêlent des analyses philosophiques, biologiques et architecturales, et proposent un renouvellement du lien entre architecture et écologie. Dans le cadre de sa thèse, intitulée « Ruines et charognes : écologies matérielles de l’architecture », elle s’intéresse notamment aux ruines et aux charognes, pour mettre en lumière les dynamiques humaines et non humaines de l’architecture. Elle s’appuie pour ce faire sur les humanités environnementales, les nouveaux matérialismes, les épistémologies féministes et la philosophie de terrain.

Carine Delanoë-Vieux est chercheuse en design associée au laboratoire d’innovation sociale par le design UPR Projekt à l’Université de Nîmes. Sa thèse s’intitule « Art et design : instauration artistique, entre hostilité et hospitalité des lieux de soins et habitabilité du monde ». Elle poursuit ses recherches en postdoctorat avec la Chaire Archidessa (Architecture, design, santé) de l’AP-HP (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris), l’école nationale supérieure d’architecture de Val-de-Seine et l’école Camondo. Elle a co-fondé en 2016, avec la designer Marie Coirié, le lab-ah (laboratoire de l’accueil et de l’hospitalité) au GHU Paris psychiatrie & neurosciences qu’elle a dirigé jusqu’au 31 août 2023. Avant le lab-ah, elle a fondé et dirigé la Ferme du Vinatier, centre culturel pluridisciplinaire de l’hôpital Le Vinatier à Lyon-Bron (1997 – 2009), qui lui a valu la distinction de Chevalier des Arts et des Lettres en 2003. Puis elle a piloté le programme « Santé e(s)t culture(s) » de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille, en partenariat avec Marseille-Provence 2013, Capitale européenne de la Culture entre 2009 et 2015.

Julien Salabelle est architecte et doctorant contractuel au Conservatoire National des Arts et Métiers au sein du laboratoire Gerphau (EA 7486) de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture Paris-La Villette depuis 2022. Sa recherche s’intéresse aux pratiques spatiales des personnes considérées hors des normes de santé et de bien-être (personnes en situation de handicap, personnes âgées, malades chroniques). Il tente de mettre en lumière les capacités des corporéités marginales à coproduire des connaissances nouvelles en architectures. Dans le cadre de sa thèse, intitulée « Le handicap comme coproducteur de savoirs en architecture, une phénoménologie des espaces de musées par des corps hors-normes. », il s’intéresse plus particulièrement aux espaces du musée, en ayant comme ambition de dépasser les questions d’accessibilité pour ouvrir une réflexion sur l’existence et la place laissée à une culture issue de la diversité fonctionnelle.