La question de la sédation en fin de vie est explorée dans sa dimension relationnelle dans une thèse de médecine qui vient d’être mise en libre accès sur HAL:
En voici le résumé:
« Les situations de fin de vie peuvent, en cas de symptômes réfractaires, faire recourir à une sédation pharmacologique. Or, ces situations sont le lieu d’enjeux relationnels importants. Ce travail a eu pour but d’interroger la littérature scientifique et médicale sur la façon dont la sédation peut s’inscrire dans ces enjeux relationnels de la fin de vie. Notre revue narrative de la littérature a porté sur huit bases de données électroniques. Elle fut restreinte aux documents parus, en anglais ou en français, avant le 31 octobre 2017. Soixante-trois documents correspondaient aux critères de recherche. Ils ont montré que le patient, les proches et les soignants évoluent dans une certaine temporalité, et que la souffrance en fin de vie est d’abord une souffrance relationnelle. Celle-ci ne doit donc pas être envisagée de manière individuelle et statique. Autrement, le risque est d’avoir recours à la sédation non pour soulager des symptômes, mais pour fuir la relation. Un tel risque peut provenir du patient, tenté de s’engager dans une logique sacrificielle, ou de ceux qui, autour de lui, sont tentés d’anticiper la séparation — sorte d’euthanasie psychique et sociale. Les différentes pratiques de la sédation témoignent ainsi de perspectives soignantes sous-jacentes plus générales. Tandis qu’une sédation terminale s’apparente à une procédure de déconnexion soumise à des critères techniques et à l’autodétermination du patient — c’est le cas du dispositif Leonetti-Claeys —, une sédation palliative reste proportionnée aux symptômes et demeure inscrite dans une dynamique relationnelle. »