Un article en libre accès de P.-L. Weil-Dubuc à paraître dans la Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique, intitulé « Big Data : amélioration technique, dégradation ou transformation du modèle de solidarité ? », dont voici le résumé:
« Big Data, soit la production et l’usage de données en très grand nombre, est souvent présenté comme un moyen d’assurer la survie économique et la viabilité des systèmes de santé. Selon cette perspective, Big Data pourrait contribuer à sauver l’esprit de nos États-providence fondé sur la mutualisation des risques et l’égal accès aux soins de tous. Selon une deuxième perspective, opposée à la première, Big Data alimenterait un processus de démutualisation, en transférant aux individus une part croissante de responsabilité dans la gestion de leur santé. Le présent article propose de développer une troisième approche : Big Data n’induit pas une perte de solidarité mais une transformation du modèle européen des États-providence. Ce sont les données qui sont désormais les objets de la mutualisation. Les responsabilités individuelle et collective s’en trouvent ainsi redistribuées. Toutefois, ce modèle, aussi nouveau soit-il, demeure libéral dans son inspiration ; il permet au fond la continuation du libéralisme politique par d’autres moyens. »