Après le «patient expert», «traceur», voici l’appellation pour une personne tellement malade que le corps médical préfère la mettre sous sédation plutôt que de la ranimer une nouvelle fois, sans forcément lui demander son avis en amont. De quoi s’interroger sur les possibles dérives.
Est-ce si bon signe que cette floraison de qualificatifs autour du mot patient ? Il y avait le «patient expert», soit un malade très au fait de sa pathologie, de ses traitements, de sa prise en charge et qui, par conséquent, a acquis un savoir profane important qu’il peut partager avec d’autres malades comme avec les professionnels de santé. Il y a même des diplômes de «patients experts».
Plus récemment, le langage administratif nous a sorti le «patient traceur». C’est-à-dire un malade atteint d’une pathologie, souvent chronique, qui le conduit dans différents lieux ou services de soins. L’idée étant de suivre son parcours pour voir les différentes étapes, et examiner ainsi la bonne ou mauvaise coordination des multiples acteurs de santé qui interviennent autour de lui.
Et voilà que depuis peu est apparu le «patient remarquable». A priori, on se dit que ce doit être un malade magnifique, agréable et obéissant, bref, bien à sa place. Un patient qui, en tout cas, doit suivre parfaitement ses traitements. Il n’en est rien. Ce qualificatif apparaît la plupart du temps dans les dossiers médicaux du Samu ou des services de réanimation pour dire, schématiquement, «attention, ne pas réanimer» (Auteur: Éric Favereau via Libération).
Lire le billet de blogue de Jean-Yves Nau à ce sujet: «Patient remarquable» = «ne pas réanimer»! George Orwell dans les hôpitaux français