À lire, un texte d’Emmanuel Hirsch paru sur LinkedIn:

« À contre-courant de l’esprit du temps, dans l’espace hospitalier du soin trop souvent relégué à la périphérie des priorités politiques, s’inventent et s’éprouvent pourtant à chaque instant des modes d’approches indispensables à l’exercice de nos solidarités. Face aux vulnérabilités de la maladie et aux détresses qui affectent la personne dans sa dignité, des professionnels de santé et des volontaires associatifs s’efforcent de préserver une conception de la vocation et de la fonction soignantes. « Prendre soin », assumer en pratique — autrement que ne le serait une incantation — les exigences du care, c’est tenter de préserver les droits de ces personnes qui, dépourvues de cette ultime sollicitude, erreraient sans refuge, démunies du moindre recours, jusqu’à ne plus avoir le sentiment d’exister, reconnues quelque part au sein de la cité. Notre vie démocratique, une certaine conception du vivre ensemble se reformulent, se réhabilitent et se renforcent ainsi, parfois aux marges, là où les fascinations et les performances biomédicales perdent parfois toute crédibilité. J’y vois une expression remarquable du souci de vigilance, de l’exigence de maintenir — en dépit d’atteintes profondes — les conditions indispensables à « notre pacte social ». Ce qui permet peut-être de mieux comprendre aussi le dessein et les stratégies de ceux qui s’acharnent actuellement à destituer l’institution hospitalière de sa valeur sociale, à la soumettre aux règles d’une gouvernance qui altère à la fois son identité et ses capacités d’intervention dans ses domaines essentiels. »

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