L’éthique et l’intégrité scientifique constituent-elles un luxe dont on pourrait, dans une situation aussi critique que celle dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, se passer ? Éléments de réponses dans cette analyse de Jean-Gabriel Ganascia, président du Comets, comité d’éthique du CNRS.

Ce texte a été élaboré à partir d’échanges entre son auteur et des membres du Comets, comité d’éthique du CNRS, mais ne saurait constituer une position de ce comité. 

Point n’est besoin de préciser le contexte tant l’espace médiatique est saturé de commentaires autour de la crise sanitaire majeure que nous traversons actuellement. Point n’est besoin non plus d’insister sur le rôle crucial qu’y prennent les scientifiques, qu’il s’agisse des médecins, des biologistes, des modélisateurs ou des sociologues. Les décideurs ne sauraient construire une politique réaliste sans leur secours.

Pour autant, l’urgence de la situation justifie-t-elle que, par pragmatisme, on s’affranchisse des règles d’éthique de la recherche et des procédures usuelles dans les sciences ? Cette question mérite d’autant plus qu’on l’examine en détail que l’actualité nous y pousse. D’un côté, la nécessité d’aller au plus vite sans se laisser freiner par des considérations accessoires expliquerait que l’on déroge exceptionnellement à certaines règles ; d’un autre côté, la quête inconditionnelle de vérité chez les scientifiques et le soucis de l’éthique l’interdisent. Autrement dit, l’éthique et l’intégrité scientifique constituent-elles un luxe dont on pourrait, dans une situation aussi critique que celle dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, se passer ? (Source: Le journal du CNRS)

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