Présidente par intérim du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), Karine Lefeuvre est convaincue que la pandémie de coronavirus permettra de renforcer la place de l’éthique dans le champ social et médico-social. Cette experte de la démocratie en santé regrette néanmoins que les citoyens n’aient pas davantage été consultés dans la gestion de cette crise. Mais « il n’est pas trop tard ».
L’éthique est-elle fondamentale en temps de crise sanitaire ?
Karine Lefeuvre. L’éthique est la science du questionnement, la recherche d’un juste positionnement, de la « visée juste » selon le philosophe Paul Bicœur. En période de crise sanitaire marquée par de nombreuses incertitudes, la recherche du sens est plus que jamais fondamentale. L’urgence peut conduire, pour un temps limité, à une certaine précipitation dans les décisions, qui doivent s’efforcer d’atteindre le délicat équilibre entre liberté et contrainte. L’enjeu est donc d’interpeller l’éthique comme une boussole (Auteure: Aurélie Vion via Directions).