À lire dans la revue Gériatrie, Psychologie et Neuropsychiatrie du Vieillissement 2020, 18 (1), un article de Cyril Hazif-Thomas et Véronique Lefebvre des Noëttes intitulé « Questions posées par le déremboursement des médicaments de la maladie d’Alzheimer: entre droit et éthique. »
En voici le résumé:
« Revenir sur le déremboursement des médicaments de la maladie d’Alzheimer sous le double prisme de la jurisprudence du Conseil d’État et d’un pas de côté éthique est une nécessité tant les débats sont encore passionnés : les malades et leurs familles se sentent abandonnés, les praticiens de terrain désemparés, les sociétés savantes alarment les pouvoirs publics et leurs instances sans aucun écho à ce jour. Comment les seuls médicaments disponibles pour freiner, chez les patients répondeurs, l’évolution inexorable de la maladie d’Alzheimer, peuvent, après trois réévaluations de la Haute autorité de santé (HAS) (2007, 2011, 2016), finalement être déremboursés et donc, de fait, retirés du panel thérapeutique des médecins, alors que les effets bénéfiques, bien que modestes sur la cognition, restaient bien réels sur d’autres symptômes comme l’apathie ou certaines hallucinations ? Comment ne pas voir dans ce signal un désengagement fort de l’État ? Comment maintenir une confiance entre les malades, leurs familles et les soignants faite d’inquiétude et de patience ? »