À lire, un article de J.-P. Cléro intitulé « Nouvelles voies ou avancées en bioéthique » paru dans le numéro 15 de la revue Éthique, médecine et santé publique (octobre-décembre 2020), dont voici le résumé:
« Le présent texte analyse l’effet des événements exceptionnels de la pandémie de 2020 et des réactions gouvernementales de confinement qu’elle a entraînées, sur deux questions d’éthique qui se posaient avant que le virus ne fasse ses ravages. Ces deux questions – choisies parmi d’autres – étaient celle de l’unité de l’éthique médicale et celle de la nature spécifique de l’éthique des pharmaciens. Or, les réponses que ces deux questions appelaient avant la pandémie se sont trouvées profondément changées dans leur sens et dans leur valeur après l’expérience que nous avons vécue. Quand le réel fait son intrusion, il ne se contente pas de faire bouger les pratiques ; la théorie change tout autant. Les questions anciennement posées continuent de se poser, mais un certain nombre de solutions se trouvent discréditées parmi celles qui nous paraissaient devoir être prises en compte : une certaine bureaucratie, dans un cas, pour résoudre illusoirement les questions d’efficience éthique ; une vague métaphysique des mœurs dans l’autre pour croire que l’on peut s’acquitter à bon compte de la distinction d’un médicament et d’une marchandise. Une lecture de Kierkegaard nous a semblé salutaire dans le premier cas ; tandis qu’un appel à la recherche éthique et politique touchant les questions de pharmacie nous a semblé d’une urgence absolue, dans le second cas. »