A lire, un article de Pierre Le Coz, paru dans Cancer(s) et psy(s) 2020/1 (n°5), intitulé « Éthique: pourquoi respecter l’autonomie du patient?« :

« La montée en puissance du principe d’autonomie est l’une des caractéristiques majeures du débat bioéthique international depuis quatre décennies. Cette évolution est perceptible dans les démocraties modernes où l’autonomie s’est peu à peu étendue à l’ensemble des institutions médicales, du secteur clinique à la recherche biomédicale (Buchanan, 2008, p. 15 et suiv.). En droit, sinon dans les faits, le patient a son mot à dire. Il est co-auteur des choix thérapeutiques qui le concernent. La médecine lui propose une solution médicale et c’est à lui de décider de l’opportunité de son application à son cas personnel.

Dans la littérature internationale, l’autonomie est considérée comme l’un des quatre piliers de l’éthique, avec la non-malfaisance, la bienfaisance et la justice. Intrinsèquement, l’autonomie n’a pas plus de valeur que les autres principes. Cependant, force est de constater qu’elle est traitée en priorité au regard des trois autres principes (Beauchamp et Childress, 2008, p. 91 et suiv.). Les médecins observent dans les mœurs cette primauté accordée au principe d’autonomie sur les autres valeurs. Dans le quotidien des consultations médicales, ils éprouvent le sentiment d’avoir à se justifier plus que par les temps passés, voire parfois d’être perçus comme des « prestataires de service ». Le patient d’aujourd’hui est co-décideur et entend peser sur la rédaction des ordonnances de soins qui lui sont délivrées. »

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