À lire, un article de D. Fourel, A. Segondi, M. Delaunay et C. Gallego, intitulé États d’âme en réanimation COVID-19: des émotions aux devoirs moraux des acteurs du soin, paru dans la revue Éthique & Santé (18/4, décembre 2021).

En voici le résumé:

« La pandémie à Covid-19 installe des émotions qui peuvent être comprises au sens pathologique de trouble psychique et/ou au sens heuristique d’une dimension morale. Qu’en est-il donc de cette distinction dans les services de soins critiques et de réanimation dont les soignants sont aux avant-postes des événements ? Que faire des émotions ? L’objectif de ce travail est de poser sur ces questions un regard médico-psychologique et éthique en partant de l’hypothèse que les émotions ont une utilité propre pendant la pandémie. Il s’agira dans un premier temps de montrer que l’angoisse et la peur, bien que différentes d’un point de vue épistémologique, surgissent d’un même lieu historique qui est le discours du monde médical avec la mort. La prise de conscience de l’inéluctable fait partager un même besoin du soignant et du citoyen d’une économie psychique qui va conduire à différencier deux réactions possibles face aux émotions : un « faire front » et un « composer avec ». Cet entre deux psychique, inhérent au contexte pandémique, interpelle le soin critique sur une dimension morale en rapport avec la problématique d’abandon de la personne humaine et la notion mal connue de « mort en masse ». Une réponse à cette difficulté se trouverait dans le concept d’« être-soignant-proche » mais son application suppose aussi une réflexion éthique sur les exutoires et les vertus personnelles. »

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