À lire dans la revue médecine/sciences (vol. 39, n°2, février 2023), l’éditorial de Claire Crignon, professeure des Universités en Histoire et philosophie des sciences (Université de Lorraine), intitulé «Les humanités en santé», dont voici les premiers mots:
Dans une interview récente, Didier Sicard, professeur de médecine et ancien Président du comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé déclare avoir « plus appris pour soigner des livres, du cinéma ou de la peinture que de la médecine ». L’acquisition de connaissances hautement spécialisées en anatomie, en physiologie, en biologie cellulaire, en biophysique, en biostatistiques et probabilités ne prépare pas nécessairement les futurs praticiens et soignants à affronter maladies, crises sanitaires, souffrance et mort. Elle ne les prépare pas non plus à répondre aux demandes inédites de personnes qui souhaitent procréer à des âges de plus en plus avancés, changer de sexe ou qui réclament le droit de mourir en adoucissant les douleurs de la fin de vie.
Depuis une trentaine d’années cependant, les études de médecine ont intégré un module spécifique, l’unité d’enseignement 7 (UE7), consacrée aux « sciences humaines et sociales » et à la « santé publique ».