La maladie, quelle qu’elle soit, touche à la condition humaine et aux images que l’on se fait de soi, des autres et de la vie. Elle suscite des questions qui trouvent peu de réponses et qui, par conséquent, n’ont pas de fin. Contrairement à ce que l’on pense, les personnes malades sont souvent très ouvertes aux interrogations existentielles, philosophiques. Ce sont davantage les soignants qui n’osent pas s’aventurer sur ce terrain par manque de confiance, croyant peut-être qu’on doit avoir des réponses pour le faire. Souvent ils se reposent sur les comités d’éthique. Pourtant ce sont les patients et leurs proches qui réfléchissent, délibèrent et décident. Le recours aux comités d’éthique n’est dès lors d’aucun secours. L’être humain décide, dans de tels contextes de soins, de vie et de mort, selon ce qui a un sens pour lui. Sauf que le sens ne se donne pas dans l’immédiat avec clarté et certitude. Il est indéterminé, chaotique, obscur et il ne vient jamais seul; il se présente toujours dans un groupe où il entre souvent en conflit avec d’autres significations.

Dans ce cadre, le rôle du soignant n’est pas celui de l’expert en questions existentielles ni du spécialiste des principes éthiques, mais celui d’un accompagnateur de ceux qui doivent penser par eux-mêmes selon leurs propres expériences, leurs intuitions, leurs doutes. Il retrouve ainsi avec eux un dialogue que l’humanité ne cesse d’avoir avec elle-même.

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