A l’hôpital Beaujon avait lieu vendredi soir le premier des six débats organisés dans l’APHP. Pendant deux heures, des aides-soignants aux médecins en passant par les cadres un même constat est partagé.
Ce n’était pas le «grand débat» du siècle, mais il y avait quelque chose d’attachant dans cette réunion, la première du genre à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, qui s’est tenue à l’hôpital Beaujon à Clichy, vendredi après-midi. Dans cet amphithéâtre bien rempli, il y avait en effet l’expression d’un sentiment collectif et chaleureux. Ce qui, par les temps qui courent dans le monde de la santé, est assez rare.
Beaujon est un drôle de lieu, établissement aux allures staliniennes, à l’architecture d’un autre temps – un immense temple de briques rouges – mais lieu aussi de pointe qui regroupe une kyrielle de très bons services. Et Beaujon, comme les autres hôpitaux, souffre. «Aujourd’hui, nous abîmons nos hôpitaux, nous abîmons les gens et je ne peux me résigner à voir l’hôpital couler ainsi… Que peut-on encore faire pour changer cette catastrophe programmée ? Il devient chaque jour plus difficile d’être fidèle à nos valeurs et principes», nous expliquait la neurologue de la Pitié Sophie Crozier, qui avait poussé un violent coup colère, dans Libération en décembre. Indirectement, elle s’est retrouvée à l’origine de cette série de débats, montée ensuite avec la professeur Anne Gervais, vice-présidente de la CME (commission médicale d’établissement) (Auteur: Éric Favereau via Libération).