Serait-il possible d’autoriser des manipulations sur le génome d’embryons humains avant transplantation, comme l’a fait le chercheur chinois Jiankui He ? Alors que le projet de loi sur la révision de la loi de bioéthique devrait être présenté par le gouvernement avant l’été, entretien avec Bénédicte Bévière-Boyer, spécialiste en bioéthique.

Sciences et Avenir : Le chercheur chinois Jiankui He a provoqué une vague d’indignation internationale en annonçant en novembre 2018 avoir modifié le génome à l’état embryonnaire de jumelles par la méthode dite Crispr-Cas9. Une telle manipulation elle-t-elle possible en France?

Bénédicte Bévière-Boyer : Absolument pas. En raison de l’article 16-4 du Code civil qui précise que « Nul ne peut porter atteinte à l’intégrité de l’espèce humaine. Toute pratique eugénique tendant à l’organisation de la sélection des personnes est interdite (…) Sans préjudice des recherches tendant à la prévention et au traitement des maladies génétiques, aucune transformation ne peut être apportée aux caractères génétiques dans le but de modifier la descendance de la personne. » (Auteure: Carole Chatelain via Sciences et Avenir).

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