Une thèse de médecine de l’Université Caen Normandie intitulée « Utilisations actuelles et impact du Big Data en Psychiatrie » par Aisha Belhadi vient de paraître en libre accès sur les archives HAL.

En voici le résumé:

« Le succès du traitement algorithmique des données massives dans le domaine commercial suscite l’engouement des pouvoirs publics, du secteur privé et de la recherche biomédicale pour un déploiement massif des technologies du Big Data en santé. La promesse d’une transformation du soin par l’exploitation des données afin de réaliser des prédictions individuelles rejoint le discours autour d’une médecine prédictive, préventive, personnalisée et participative. Ce travail s’attache dans un premier temps à définir le Big Data en décrivant ses techniques et son architecture, et en retraçant son contexte politique et culturel, notamment dans le domaine de la santé. Cette recontextualisation permet, dans un deuxième temps, d’évaluer l’impact du Big Data sur la pratique clinique en psychiatrie. Une revue sélective de la littérature médicale et scientifique identifie d’abord des exemples d’utilisation du Big Data dans la découverte scientifique, et dans la classification, la prédiction et le suivi de pathologies psychiatriques. Une critique méthodologique de ces études montre que l’utilisation du Big Data en psychiatrie est encore au stade préliminaire, loin de la révolution des pratiques annoncées, et que la complexité méthodologique de la recherche en psychiatrie ne pourra pas être contournée de sitôt. Ensuite, partant de différentes grilles de lecture, une analyse critique du Big Data en psychiatrie montre que cette technologie soulève des interrogations autour de l’éthique, de l’épistémologie et de la subjectivité. Une réflexion sur ces interrogations sous l’angle de la clinique est proposée ici, avec une incitation à l’approfondir davantage. »

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Une thèse de médecine de l’Université Caen Normandie intitulée « La contention physique en psychiatrie : étude du vécu soignant et perspectives actuelles » par Alice Huguet vient de paraître en libre accès sur les archives HAL.

En voici le résumé:

« À toute époque, la contention physique a fait partie intégrante de la prise en charge des malades mentaux, pratique à vocation sécuritaire le plus souvent, parfois outil thérapeutique. Sa recrudescence dans les services psychiatriques constatée depuis les années 2000 la replace aujourd’hui au centre des préoccupations du personnel soignant et des usagers, mais aussi des législateurs et des politiciens. L’objectif de cette étude épidémiologique descriptive transversale du vécu soignant, jusqu’alors peu exploré, est de mettre en exergue le positionnement des soignants confrontés à cette pratique. Les résultats montrent une charge émotionnelle intense, avec dominance de la culpabilité, de la frustration et du sentiment d’échec. Cet acte reste néanmoins considéré comme difficile mais nécessaire. Une volonté de changement est perceptible, avec émergence de voies d’amélioration, comme la généralisation des formations à la gestion de la violence et l’ouverture de temps de parole en équipe autour des expériences de mises sous contention. Au vu des résultats et par l’observation d’autres modèles d’organisation des soins, une réflexion sur l’usage de ce moyen de contrainte semble incontournable, intégrant une dimension éthique. Les recommandations récentes et la loi en vigueur visent la réduction de la contention, désignée comme dernier recours, et une meilleure traçabilité de son utilisation. Accorder les pratiques des établissements de santé mentale à ces aspirations ne pourra se faire sans inclure les soignants ni leur en offrir les moyens humains et matériels. « 

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