Une tribune d’Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale (université Paris-Saclay), parue dans Le Figaro du 3 juillet 2019, à retrouver sur son blogue personnel:

« Jusqu’à ce jour M. Vincent Lambert a témoigné, résolu à vivre dans le confinement d’une chambre d’hôpital, d’un non abandon, d’un non renoncement à son existence. Personne ne peut affirmer que cet acte de résistance est dénué de signification et que, sans être en capacité de l’exprimer, il manifeste ainsi son attachement à être toujours présent. Cette énigme interroge. Les professionnels intervenant auprès des personnes affectées, comme il l’est, d’un traumatisme crânien ayant induit un état d’éveil sans manifestation de conscience, observent parfois un phénomène qui ne trompe pas. Le « syndrome du glissement » est reconnu comme l’expression du choix de la personne qui décide elle-même de mourir. L’humain, on le constate, n’est pas réductible aux signaux restituant une activité cérébrale. La position péremptoire à laquelle aboutit une expertise médico-scientifique exonérée de toute forme d’incertitude et de doute, est la négation de ce qu’est la part insoupçonnée de notre humanité, l’exigence de dignité et de respect qu’elle nous impose. »

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