La PMA pour toutes a peu de chances d’interrompre le flot de Françaises qui traversent la frontière pour tomber enceintes.

Il s’est mis à l’ombre pour l’attendre. 32 degrés à Madrid, ce lundi 29 juillet. Les avant-bras sur la rambarde du préau, il tourne le dos à la clinique de procréation médicalement assistée (PMA), absorbé par les vidéos qui défilent sur son smartphone.

Derrière lui, la porte automatique coulisse. Sa copine sort. Elle s’approche discrètement… le jeune homme sursaute quand elle lui attrape les hanches. Elle se jette dans ses bras en lui montrant la feuille de papier qu’elle tient à la main. En arrière-plan, une femme sourit sur une grande affiche publicitaire qui occupe toute la paroi vitrée: «Eugin, la clinique que choisissent les Européennes.» Et surtout les Françaises.

30% des patientes de cette entreprise spécialisée dans la PMA viennent de l’Hexagone. Beaucoup y achètent le rêve que notre pays leur refuse: devenir maman. Un business juteux en Espagne, où la législation permissive attire les étrangères qui n’ont pas droit à l’assistance médicale pour procréer dans leur pays. Comme les lesbiennes ou les femmes seules en France.

À Paris, le projet de loi bioéthique présenté par le gouvernement le 24 juillet, prévoit d’ouvrir l’accès à la procréation médicalement assistée. Cesseront-elles pour autant de franchir les Pyrénées pour tomber enceintes? Rien n’est moins sûr (Auteur: Alban Elkaïm via Slate).

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