À lire, un texte de Jérôme Courduriès, anthropologue, maître de conférences à l’Université Toulouse Jean Jaurès et chercheur au Laboratoire Interdisciplinaire Solidarités Sociétés Territoires – Centre d’Anthropologie Sociale, à Toulouse, intitulé « Les bonnes intentions. Être parent d’un enfant né d’une GPA », à paraître dans l’ouvrage Familles, nouvelle génération (PUF).

« Les polémiques concernant l’élargissement du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe ont réactivé la discussion relative à la gestation pour autrui (GPA) dont le sort semblait pourtant avoir été scellé par les premières lois de bioéthique de 1994. Le débat public oppose deux camps aux positions tranchées. Les opposants au mariage pour tous ont agité la GPA comme un épouvantail, au motif que la réforme du mariage était le signe d’une libéralisation galopante du
droit de la famille conduisant à la marchandisation des enfants. Dans l’autre camp, les défenseurs de la GPA ont réclamé un débat sur l’opportunité de l’encadrer en France sans intermédiaire commercial et avec une circulation minimale d’argent qui ne laisserait aucun doute sur la motivation de la femme qui porte l’enfant et le met au monde. C’est de cette manière que la question est discutée dans l’espace public, mais les pratiques sociales se caractérisent par des nuances infinies. La GPA offre ainsi un point d’observation privilégié de la manière dont la vie intime de nos contemporains est gouvernée par les institutions (au premier rang desquelles la loi et l’état civil) et soumise aux injonctions morales relatives à la reproduction, à la famille et au respect de son prochain et, finalement, comment elle en est transformée. L’enquête ethnographique fournit un certain nombre d’éléments permettant de saisir les dilemmes moraux qui se posent aux parents et la manière dont ceux-ci essaient de légitimer leurs pratiques et leur position de père ou de mère. » […]

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