À écouter sur France Culture « Le reportage de la rédaction » par Tara Schlegel: « Bioéthique: quand l’anonymat des donneurs de sperme sera levé »

La révision de la loi de bioéthique introduira des changements majeurs. Avec la levée de l’anonymat, les donneurs de gamète envisagent l’avenir différemment. Certains pourraient hésiter, alors que la demande de dons va augmenter, avec l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules.

En France, autour de 3% des naissances se font grâce à une procréation médicalement assistée. Et dans 95% des cas, ce sont les gamètes du couple qui sont utilisées. Mais il arrive que pour des raisons d’infertilité – la loi de bioéthique fixait jusqu’à présent ce seul principe – la femme ait recours au sperme d’un autre homme que son compagnon, et vice versa.

Or la France manque de donneurs de gamètes, ce qui engendre des délais assez longs. Un couple doit attendre en moyenne un an entre sa demande officielle, soit l’expression de son désir d’enfant auprès d’un centre agréé, et l’insémination artificielle (ou la fécondation in vitro) qui sera réalisée grâce aux spermatozoïdes d’un donneur inconnu. Lorsqu’il faut avoir recours aux ovocytes d’une donneuse, les délais peuvent atteindre plusieurs années – surtout lorsqu’il s’agit d’un couple africain ou asiatique, dits d’une « ethnie rare » à opposer aux couples « caucasiens » – entendez « blancs » – qui attendent en moyenne 18 mois.

Aujourd’hui, environ un millier de bébés naissent chaque année grâce aux paillettes d’un donneur anonyme et 250 enfants sont conçus grâce aux ovocytes d’une donneuse anonyme. Demain, la future loi de bioéthique devrait ouvrir la procréation assistée aux couples de femmes et aux femmes seules. Ce changement de société, promis par Emmanuel Macron et avant lui François Hollande, va bouleverser le quotidien des couples en attente, des donneurs qui seront susceptibles de retrouver leurs enfants biologiques et des CECOS, les centres de conservation des œufs et du sperme, qui sont depuis les années 70 responsables des banques de don de gamètes (Source: France Culture).

Écouter le reportage