À lire, un article paru dans Éthique, médecine et politiques publiques 10 (juillet-septembre 2019), intitulé « La mort n’est plus notre affaire, éthique pour une fin de vie », dont voici le résumé:
« Dans ce texte, la tentation est de présenter quelques éléments de pensée concernant le sujet sur les comportements et les lieux du soin palliatif ; nous-mêmes les vivants, le vivant patient–mourant et l’entourage immédiat concerné médical, familial. Le rapprochement entre l’éthique et la future loi bioéthique sur le sujet de la mort se prévoit par cette prise en compte des souffrances physiques en premier puis en second les souffrances psychiques. Parler de mort ouvre toutes les portes de nos émotions et toutes les voies à nos fantasmes. Et une autre question mérite son développement : comment peut-on penser obérer la vie des autres — si familiale soit-elle ! — quand un handicap majeur s’annonce et s’amplifie sans rémission possible ? Sur l’ensemble de ces sujets, a été entreprise une distinction importante : il a été question d’éthique de la conviction et d’éthique de la responsabilité. Dans la culture ordinaire, l’imaginaire noué à une corrélation à la mort peut alimenter nos rapports au monde et n’est pas une apparence affranchie de la consistance des choses mais une autre cause de réalité. Le palliatif en simulant le réel selon la volonté alimente un fantasme de toute puissance de l’usager dans le futur au-delà. La tension est parfois redoutable face à l’infinie complexité et aux ambivalences des Mondes, aliénations aux dogmes et autres perceptions des destins. Néanmoins, revenir sur le sujet de l’existence d’une instance naturelle de discernement des propriétés morales des actions, des attitudes, des caractères : choisir sa mort. »