Que peut nous enseigner cette période inédite de confinement sur notre rapport aux autres, à la sédentarité, à l’hyperconnexion ? On a posé la question à David Le Breton, anthropologue et sociologue spécialiste du corps.

Il y a une semaine, lundi 16 mars, le confinement était décidé en France pour lutter contre l’épidémie due au coronavirus. Au-delà du cas spécifique des milliers de soignants en première ligne, quelques jours ont suffi pour faire éclater les inégalités criantes face aux mesures de prévention mises en place, qu’il s’agisse des milliers de salariés contraints de travailler par leurs employeurs, ou des conditions de confinement difficiles – ou impossibles – d’une partie de la population. Reste que jamais un tel confinement, bientôt encore « plus radical » dans ses règles, n’avait été imposé à une telle échelle. La « distanciation sociale » bouleverse aujourd’hui tout : qu’en restera-t-il ?

David Le Breton, professeur à l’Université de Strasbourg, observe depuis plus de trente ans le corps humain et ce qu’il dit de nos sociétés. Il a étudié la marche, les conduites à risque chez les jeunes, la voix, la douleur ou encore le silence. Nous lui avons donc posé quelques questions sur les conséquences de ce confinement inédit (Auteure: Annabelle Laurent via Usbek & Rica).

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