Au cours des dernières décennies, les philosophes ont imaginé toute une série d’exemples dans lesquels la vie de plusieurs personnes dépend de l’action d’un individu qui n’est pas en mesure de sauver tout le monde. Est-il permis, par exemple, de faire changer de trajectoire à un tramway qui est sur le point d’écraser cinq personnes, y compris si l’on sait avec certitude que le tramway, une fois dévié, ne manquera pas d’écraser quelqu’un d’autre ? Dans de tels exemples, nous nous demandons toujours qui doit vivre ou mourir. Le principal enjeu de la question est théorique : il s’agit de comprendre dans quelle mesure la moralité de nos actions est déterminée par la valeur de leurs conséquences. Pour les tenants du conséquentialisme, les conséquences sont tout ce qui importe : il est donc obligatoire de dévier le tramway, car toute autre action échouerait à produire les meilleures conséquences, c’est-à-dire à sauver le plus de personnes possible. Les philosophes s’opposant au conséquentialisme soutiennent que la moralité de nos actions dépend également d’autres facteurs, comme l’intention des individus ou le caractère absolu ou inviolable des droits des personnes (Auteur: Victor Mardellat via EHESS).