La nouvelle loi sur l’état d’urgence sanitaire destinée à lutter contre le Covid-19 va instaurer un «contact tracing» interrogeant la préservation du secret médical et de nos libertés individuelles.

Avec le déconfinement, nous allons bientôt devoir apprendre à vivre avec une nouvelle police, sanitaire et sans uniforme: les «brigades d’anges gardiens». C’est l’étrange formule céleste inventée par un ministre de la Ve République, Olivier Véran, présentant le dispositif-clé du projet de loi prorogeant l’état d’urgence sanitaire –a priori jusqu’au 23 juillet. Ce texte, actuellement en débat au Parlement, vise notamment à adapter la réglementation des déplacements et des transports. Il précise les régimes de mise en quarantaine et de placement à l’isolement et élargit la liste des personnes habilitées à constater les infractions aux mesures de l’état d’urgence sanitaire.

Sa principale innovation consiste à créer, afin de mieux lutter contre l’épidémie de Covid-19, un système d’information rassemblant des données relatives aux personnes atteintes par le virus et à celles ayant été en contact avec elles. Son article 6 définit ainsi la création de bases de données permettant de mener de nouvelles enquêtes épidémiologiques («contact tracing»). Il s’agit de «casser les chaînes de transmission virale» en identifiant au plus vite les personnes concernées (Auteurs: Jean-Yves Nau et Antoine Flahault via Slate).

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