Un texte de Pierre Corvol, membre de l’Académie des sciences, membre de l’Académie Nationale de Médecine, Professeur émérite au Collège de France, présenté devant l’Académie des sciences morales et politiques le lundi 22 mars 2021:

« La médecine se décline aujourd’hui en quatre « P » : elle se veut prédictive, préventive, de précision (ou encore appelée personnalisée) et participative. Elle va bien au-delà d’une médecine dite « réactive », réduite au traitement des symptômes. Cette nouvelle orientation de la médecine amène à reconsidérer la place du patient. Le patient participe de façon décisive à la recherche médicale, qu’il s’agisse de l’observation et du recueil des données permettant l’établissement du diagnostic, de son consentement éclairé à s’engager dans des études visant à comprendre sa maladie ou à finalité thérapeutique, et enfin de son apport au suivi régulier de sa maladie. Chacune de ces étapes nécessite une coopération étroite entre patients, chercheurs, médecins et soignants. Les médecins ne travaillent plus aujourd’hui seulement pour le patient mais avec le patient, dans le respect d’une éthique bien comprise, acceptée et partagée.

D’acteur passif, le patient devient un participant actif aux différentes étapes de la recherche clinique. La relation entre le patient, le médecin et le chercheur ne peut plus être asymétrique comme elle l’a longtemps été, le temps du médecin sachant et du malade ignorant est révolu. »

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La fin de vie, par Régis Aubry, Département douleurs – soins palliatifs au CHU de Besançon, Membre du Comité Consultatif National d’Éthique

Quand l’opposition aux faits médicaux et scientifiques devient déraisonnable, par Jean-François Mattei, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, membre de l’Académie nationale de médecine, ancien ministre