Entretien: Spécialiste des problématiques liées au « grand âge », la psychologue Marie de Hennezel s’indigne du retour des restrictions aux visites dans les Ehpad. Le « Conseil national autoproclamé de la vieillesse », dont elle fait partie, plaide pour que les droits des résidents soient mieux respectés.
La Croix : Dans une tribune, parue dans Le Monde le 21 décembre, vous dénoncez le fonctionnement actuel des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) qui méconnaîtrait selon vous le droit des résidents. Qu’entendez-vous par là ?
Marie de Hennezel : C’est tout le système des Ehpad qui est en cause. On ne peut pas prétendre que les personnes âgées sont chez elles, qu’elles exercent pleinement leurs droits civiques alors que des mesures liberticides sont prises, sans jamais tenir compte de leur opinion. Dans l’essai que j’ai publié après le premier confinement, je dénonçais « cette folie hygiéniste qui, sous prétexte de protéger les personnes âgées, impose des situations proprement inhumaines » (Propos recueillis par Antoine Oberdorff pour La Croix).