À lire, un article de Catherine Lemoine-Lestoquoy, Didier Fourel, Emmanuel Petit, Thomas Briand, Benjamin Camenen, et Xavier Fouilland intitulé « Évolution numérique et relation de soins : une révolution ? » paru dans Risques & qualité en milieu de soins 16, 2 (2019), dont voici le résumé:

« Le numérique favorise l’autonomie du patient, améliore la performance en santé et modifie la relation de soins, mettant en tension des enjeux individuels et collectifs (indépendance, confidentialité, responsabilité). Cet article propose, dans une approche éthique, une réflexion sur la problématique des rapports entre santé numérique et relation de soins. L’évolution numérique met en tension trois notions essentielles de la relation de soins. L’hospitalité : les réseaux virtuels facilitent une pratique collective du soin tout en maintenant le patient connecté dans son environnement privé. Le modèle autonomique du soin est renforcé mais un risque de déshumanisation existe, avec l’atteinte possible des libertés individuelles et une forme de « normalisation disciplinaire ». L’intimité : distance relationnelle et relation à l’intime sont modifiées. L’écoute, le dialogue et les non-dits entrent dans une crise du face-à-face. Les acteurs : les acteurs des soins se repositionnent sur une échelle statutaire allant de l’expert à son effacement. Or, les expertises du soignant et du soigné ont à converger pour atteindre la confiance mutuelle. Au final, appréhender l’humain dans l’espace numérique requiert trois attitudes : écoute, transgression et nomadisme. Cette vision anthropocentrée invite à proposer une éthique de l’intelligence artificielle. »

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