En réaction à une tribune de Thierry Beaudet, président de la Mutualité française, appelant à ouvrir un débat parlementaire sur « l’aide active à mourir », la psychologue et spécialiste des soins palliatifs Marie de Hennezel signe une tribune intitulée « Fin de vie : débat biaisé » parue dans le Journal du Dimanche:

« Le débat sur l’aide active à mourir est un débat clivant que nous avons depuis plus de vingt ans. Car, en effet, on meurt mal en France. Le Pr Didier Sicard a fait une analyse remarquable de ce mal mourir, dans son rapport « Penser solidairement la fin de vie » , préconisant un changement de la culture médicale, le développement des soins palliatifs, l’application des lois existantes sur la fin de vie. Mais, s’il a écarté la possibilité de légaliser l’euthanasie ou le suicide assisté, c’est que cela posait nécessairement la question des dérives, et notamment des dérives économiques.

Quand on supplie un médecin de mettre fin à sa vie, c’est avant tout parce que la médecine ne sait pas prodiguer des soins de fin de vie dignes de ce nom. C’est aussi parce que les conditions de la vie ne sont plus dignes. Combien d’âgés, seuls, abandonnés, parfois maltraités, se demandent ce qu’ils font encore sur Terre! On peut comprendre alors qu’ils appellent la mort de leurs vœux. »

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