L’acide désoxyribonucléique (ADN) est le support universel du vivant. On comprend dès lors l’aspiration de l’esprit humain à le déchiffrer, à en comprendre et à en maîtriser les mécanismes, voire à les soumettre. Le XXIe siècle est ainsi marqué par une « révolution génétique ». Cette révolution concerne tant la connaissance du génome, avec pour la génétique humaine l’emblématique projet génome humain et l’infinité de découvertes qui l’a suivi, que la maîtrise de ce génome comprenant en particulier la possibilité d’intervenir sur le génome – humain et non humain. Comme l’énonce le CCNE dès l’avant-propos de son avis, « une double rupture technologique se déroule aujourd’hui : d’une part, la mise en œuvre de plus en plus rapide des techniques de séquençage du génome et, d’autre part, la mise au point d’outils de plus en plus performants qui permettent de modifier, de façon ciblée, les séquences existantes de l’ADN, de réécrire le génome en quelque sorte ». C’est sur ces dernières que se concentre l’avis n° 133, les questions soulevées par les techniques de séquençage du génome, notamment à l’aune du Big Data ayant été abordées par le comité dans des avis précédents.
Montée en puissance des outils de modification de l’ADN
Le CCNE fait valoir la nécessité d’une réflexion éthique pour accompagner le développement des outils de modification de l’ADN et leur encadrement en retraçant en introduction l’apparition et l’évolution particulièrement rapide de ces techniques dont il rappelle succinctement les bénéfices attendus, tant économiquement que sur un plan sanitaire, mais également les risques qui ne doivent pas être occultés et qui tiennent notamment à « l’imprédictibilité de l’évolution biologique humaine ». (Auteure: Elsa Supiot, Maître de conférences à l’Ecole de droit de la Sorbonne, ISJPS, via Les éditions législatives).