Un article d’Anne-Blandine Caire, professeure de droit privé et de sciences criminelles (École de Droit – Université d’Auvergne, Université Clermont Auvergne), paru dans The Conversation (France):

« Alors que la révision de la loi de bioéthique approche à grands pas, les états généraux de la bioéthique viennent de s’achever et le Comité consultatif national d’éthique s’apprête à rendre son avis. Parmi les thèmes abordés figurera notamment la PMA (procréation médicalement assistée). Or, à l’heure du bilan, on se demande si l’intense débat suscité par l’éventuelle ouverture de cette dernière aux femmes seules et aux couples de femmes est vraiment justifié.

Dissociant la procréation de la sexualité et la procréation de la gestation, la PMA constitue incontestablement l’une des avancées majeures de la biomédecine. Pourtant, en choisissant de l’encadrer très strictement, le législateur a jusqu’à présent minimisé la prouesse technique qu’elle représente. La PMA pourrait offrir de nombreuses possibilités que la demande sociale laisse entrevoir mais dont le droit empêche pour l’heure la réalisation en limitant l’accès à cette technique. En réservant la PMA aux couples hétérosexuels en âge de procréer, le législateur a cantonné cette technique au champ de l’ordinaire et soumis son accès à une condition primordiale : l’infertilité pathologique. C’est précisément ce que remettrait en cause la PMA pour toutes. »

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