À lire, un article de J. Bringer, intitulé L’accès à l’assistance médicale à la procréation (AMP) pour les couples de femmes et les femmes seules. Quelles tensions éthiques?, en prépublication dans le Bulletin de l’Académie nationale de médecine. En voici le résumé:

« La récente loi de bioéthique valide des aspirations sociétales et individuelles ouvrant le droit des couples homosexuels et lesbiens à la parenté et à la parentalité. Le désir de maternité chez toute femme est une aspiration légitime, forte, attendue d’autant plus lorsque le projet parental est pensé et solide. De même, le droit à disposer de son corps et, d’un point de vue égalitaire, la reconnaissance de l’infertilité sociale ne soulèvent pas de débat. Le questionnement et la résistance à l’ouverture de l’AMP tenait à la rupture anthropologique de programmer la naissance d’un enfant sans père. L’intérêt supérieur de l’enfant posait la question : grandir et être éduqué sans père est-il bon et égalitaire ? Ainsi, la démarche éthique doit s’interroger sur les nuisances potentielles à autrui en mesurant et prévenant toutes les conséquences et les effets collatéraux à court et long terme de la loi. Les études de suivi des enfants nés de maternités monoparentales sont très insuffisantes pour effacer tout doute. La mise en place d’études plus consistantes, sans a priori, sans discrimination, devraient viser à mieux connaître le devenir de l’enfant afin de mieux l’accompagner. De plus, les moyens alloués aux centres d’AMP doivent être abondés afin de permettre l’application de la loi sans pénaliser les couples infertiles affectés d’une pathologie ou d’un handicap par un allongement de délai d’attente inacceptable. »

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