À lire, un article d’Hélène Trimaille, Florence Mathieu-Nicot, Morgane Bondier, Aurélie Godard-Marceau, Régis Aubry, Lionel Pazart, et Aline Chassagne, intitulé « Évolution des demandes d’euthanasie ou de suicide assisté selon les professionnels de santé », en prépublication et en libre accès dans la revue Médecine palliative (septembre 2022), dont voici le résumé:
« Objectifs:
Des demandes d’euthanasie ou de suicide assisté sont parfois exprimées par des patients en fin de vie. Notre recherche avait pour objectif d’analyser l’évolution de ces demandes.
Patients, matériels et méthodes:
Cette étude de cohorte prospective, d’une durée d’un an, menée auprès des professionnels de santé salariés et libéraux d’une région française se base sur le remplissage de trois questionnaires au cours d’une semaine suivant la formulation d’une demande d’euthanasie ou de suicide assisté de la part de patients en fin de vie.
Résultats:
Cinquante-cinq demandes ont pu être analysées. Une semaine après la formulation initiale, vingt-trois patients ont réitéré leur demande, 22 ne l’ont pas fait et 10 patients sont décédés. Pour les 23 demandes réitérées, les professionnels rapportent le désespoir des patients face à leur situation. Concernant les 22 demandes non réitérées, les professionnels déclarent majoritairement ne pas avoir abordé à nouveau le sujet et un sentiment de résignation chez les patients, quand d’autres professionnels décrivent des patients percevant un espoir dans leur avenir.
Conclusion:
Les résultats montrent une difficulté dans le cadre de la relation thérapeutique d’engager une discussion suite à la formulation d’une demande d’euthanasie ou de suicide assisté. L’écoute de ces demandes est exigeante, en ce sens la formation des soignants à la démarche éthique dans l’accompagnement de la fin de la vie mérite d’être encouragée. En offrant des repères et des outils aux professionnels, l’inconfort serait réduit et donnerait l’occasion aux patients de s’exprimer plus librement et aux professionnels de santé d’explorer les besoins en fin de vie de leurs patients. »